Florence Richter

!!! PARUTION début MARS !!!

Madame, Monsieur,

Chère Amie, cher Ami,

Il y a six ans, Jacques De Decker disait dans « Le Soir » (interviewé par Jean-Claude Vantroyen, juin 2015), à l’occasion de la réédition, en coffret, de trois romans de Marie-Thérèse BODART (1909-1981)  :

"Ça faisait un temps que cette écrivaine nous intriguait. On a été voir les romans. On a été assez giflés. Les trois livres sont tellement originaux dans le fond, violents dans le propos, visionnaires avec des éléments fantastiques et une force psychanalytique. C'est un joyau de la littérature belge qu'on avait complètement oublié. Et c'est d'une grande modernité."

Je tiens ici à remercier l’éditeur Samsa, et son directeur Christian Lutz, pour son audace, sa diligence, et son excellence depuis 40 ans d’édition ! Il a réédité, en collaboration avec l’Académie royale de Belgique, ce coffret contenant trois des cinq romans de M-T Bodart, à savoir la première œuvre, écrite dans un style classique (Les Roseaux noirs - 1938), et les deux œuvres du domaine de l’Etrange, au style acerbe et très moderne (L’Autre -1960 ; et Les Meubles -1972).

Voici une page biographique sur Marie-Thérèse BODART :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Th%C3%A9r%C3%A8se_Bodart 

La Moisson des Orges rééditée après 75 ans !

J’ai aujourd’hui le grand plaisir de vous annoncer la réédition, toujours chez Samsa, du deuxième roman de l’autrice, La Moisson des Orges (1ère éd. en 1946 chez Corréa – ancêtre des éditions Buchet-Chastel) !

Voici l’annonce du roman sur le site de Samsa :

https://www.samsa.be/livre/moisson-des-orges 

Il s’agit d’une œuvre « totale », marquée par un souffle épique très singulier, qui raconte, avant – pendant – et après la Seconde Guerre mondiale, la vie d’un homme, Luc, de sa jeunesse à sa mort… qui transmettra à ses enfants, ses tourments, ses rêves, ses réflexions, comme son goût de l’action.

Oui, un roman « total »… inspiré par « Guerre et Paix » de Tolstoï, par les « Hauts de Hurlevent » de Brontë ou par Graham Greene ou Bernanos… une histoire où se mêlent passions et raisons, actions et méditations, nature et culture, métaphysique et création, paternité et filiation, gloire et déchéance, rêve paisible et destruction fatale, fusion sauvage avec le feu et plongée dans des épisodes grandioses de l’Histoire humaine,… bref le roman des « moissons » de la vie, toujours recommencée… Car Marie-Thérèse Bodart croyait à « l’obscure solidarité des vies humaines à travers le temps ».

On voyage des régions de la Garonne, à Paris, puis au Sud de la France, et à Gand, en passant par le terrible épisode du bombardement de Dunkerque en 1940.

Un roman écho de la vie de la romancière, durant la Seconde Guerre mondiale…

et un « scoop » de l’histoire littéraire belge ?

Si la majorité des pages du roman sont imaginaires, La Moisson des Orges est aussi inspirée par la vie de la romancière durant la Seconde Guerre mondiale, avec son mari Roger Bodart (écrivain et journaliste) et sa très petite fille « Annette » (née en 1939, et qui deviendra elle-même écrivain sous le nom d’Anne Richter).

Mais je peux ici affirmer un fait intéressant, amusant, et totalement inédit : pour camper plusieurs personnages de ce roman, il semble bien, qu’outre l’imaginaire et sa vie familiale, Marie-Thérèse Bodart s’est également inspirée de la vie de plusieurs amis écrivains du couple Bodart, à savoir d’une part l’écrivain et avocat Charles Plisnier (grand ami de Roger Bodart), et aussi le « Groupe de l’Avenue Beau-Séjour » càd les écrivains Charles Bertin, Jean Tordeur, Jean Mogin et son épouse Lucienne Desnoues, ainsi que Serge Young (qui se réunissaient chez les Bodart durant la guerre). On trouve des échos, plus ou moins clairs, de ce fait, dans des fragments de manuscrits de M-T Bodart, et dans son « Journal intime » (inédit à ce jour), que la romancière a tenu durant presque cinquante ans… de ses 16 ans à ses 65 ans, de 1926 à 1974.

Vous êtes prêts ?!

Ca y est ? On y va ?

Prêts à plonger dans la vie foisonnante de La Moisson ?

Pour découvrir Luc Mortehan et le village d’Auvillar près du fleuve de la Garonne… et les deux femmes dont Luc est amoureux, la mère et la fille, Lydia et Claire ; mais aussi Isabelle Mortehan et son amant Bruyère ; l’étrange maison des Essarts ; le professeur de médecine Jacques Barrèze ; Cerdat et son ami fou Korolkoff ?

Et que vivra Luc au Domaine de la Commanderie ?

Et qui sont Marie Sandres, Augustin, Elisabeth, Bernard et Antoinette, ainsi que Pierre Hertier, Joris Eck, Patrice Rivière, et enfin Valentine ?

 

Extraits de La Moisson des Orges :

Jacques Barrèze, sur le sexe : « Pendant combien de temps encore, rechercherait-il ce goût de cendres ?... Toujours, au nouveau frôlement de l’aile mensongère, il était la proie de l’aventure. Il croyait que le secret d’un être se joue dans la chair vivante. Dans la chair. Il trompait sa femme Marceline, qu’il adorait. Par sensualité ? Peut-être que non.  Car il était maintenant las des jeux de corps. Son avant-dernière liaison avait excédé Barrèze. Cependant, quelques semaines après, il était rentré dans la ronde… Il repoussa ces images. Il repassa fièvreusement, par la pensée, les dernières pages qu’il venait de rédiger pour son « Mémoire sur les cellules cancéreuses ». Il passait par des accès de travail et d’espoir, puis par des périodes de dépression. Cette vie de travail et d’aventures usait sa nature puissante. »

(…)

Luc Mortehan, sur la mort et la passion : « Mais au moment où il voulait ainsi, en la tenant étroitement embrassée, défier la mort et le mystérieux démon d’Isabelle, il comprenait qu’elle ne cèderait jamais, que son destin était de ne pas céder. Ou bien avait-elle vraiment voulu une chose impossible ? Était-ce lui, Luc, qui n’était pas un être qu’on aime, mais un maudit, marqué pour la solitude ? Hélas ! tout en la tenant si farouchement embrassée, il savait que la lutte contre le démon d’un être est impossible, aussi impossible que la lutte de l’homme – fait mortel, en naissant – contre la mort. Il desserra les bras et la laissa pleurer, les yeux refermés. »

(…)

Augustin Sandres, sur la vie et son étincelle : « L’astre a sa vie d’astre ; la fleur, sa vie de fleur, l’homme a sa vie d’homme, disait Sandres. Il doit éclairer, dompter le chaos, rien qu’avec cette petite flamme vacillante enfermée derrière un grillage d’os. »

(…)

Antoinette, dans la nature : « Elle se glisse furtivement au dehors. Elle va, les pieds nus, dans ses espadrilles. Marcher lui est un délice. Aussi la brûlure du soleil. Il fait chaud. Elle choisit sa place favorite, contre le saule, entre deux racines. A côté d’elle, il y a une flaque de soleil ; dedans, une touffe d’herbe, dans l’herbe, un cricri aux élytres repliées. Antoinette se penche sur le grillon. La flaque de soleil a bougé ; elle s’est tigrée d’ombre. La lumière détruit une architecture dans les jeunes feuillages au-dessus d’elle. Elle voit des œufs de libellules dans une touffe d’iris. (…) Sa réflexion est dérangée par le vol d’un martin-pêcheur. Il est rare qu’ils viennent jusqu’ici. Il se perche sur une racine… Antoinette regarde le reflet bleu de son col. Mais il ne lui paraît pas aussi beau que les ramiers gris, qui sont ses oiseaux préférés. »

Très bonne lecture !

Cordialement,

Florence RICHTER

(petite-fille de Marie-Thérèse BODART)

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